Parce que quand je ferme les yeux...
... j'y suis....
Ce poême, je l'ai découvert en 1971, j'étais en 6e et ma prof de français, madame Selmersheim nous faisait étudier autre chose que les textes gnan gnan de primaire. Ca changeait, ça me plaisait !
Et quand on aime... on retient mieux.... la preuve !!!
Le récif de corail
Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore.
Et tout ce que le sel ou l'iode colore,
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins,
Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins,
Le fond vermiculé du pâle madrépore.
De sa splendide écaille éteignant les émaux,
Un grand poisson navigue à travers les rameaux ;
Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ;
Et, brusquement, d'un coup de sa nageoire en feu
Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu,
Courir un frisson d'or, de nacre et d'émeraude.
José Maria de Heredia
1842-1905
Recueil Les Trophées
Le français est décidément une belle langue... ferme les yeux, tu les vois les fonds marins ?