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Mon avis sur tout et rien - chez la Rainette
23 septembre 2022

Parce que ça a été la deuxième peur de ma vie

La pire peur de ma vie, je l'ai éprouvée au début des années quatre-vingts, alors que j'étais étudiant et que je dormais profondément dans mon petit logement... J'ai été réveillé par des éclairs et des explosions assourdissantes.
J'ai - sincèrement - pensé « C'EST LA GUERRE ! ».
Il m'a fallu de - trop - longues secondes pour comprendre que ce que j'avais pris pour la guerre atomique était simplement un violent, mais alors vraiment vraiment violent (j'vous jure)... ORAGE. La pire peur de ma vie, quand même ( « comme même » écrivent les jeunes aujourd'hui).
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La troisième pire peur de ma vie, ça a été « entre les ponts » à Saumur, alors que j'étais au volant de mon auto de l'époque ; je pense que c'était une bien sympathique Citroën Visa GT.
Alors que je roulais tranquillement en-dessous de la vitesse maximale autorisée, j'ai vu une vieille dame se jeter devant mon auto.
Je me suis mis debout sur les freins, l'auto s'est arrêtée, la vieille dame a continué de traverser comme si de rien n'était alors qu'elle avait failli se faire percuter (en l'absence de passage pour piétons évidemment). Elle a probablement totalement échappé à la frayeur qu'elle m'avait infligée.
De mon côté, j'avais le cœur qui battait la chamade, l'adrénaline qui se déversait dans le sang, la sueur froide qui coulait dans le dos... je me suis même arrêté un peu plus loin pour récupérer et souffler tant j'avais eu peur.
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La deuxième peur de ma vie est sans commune mesure avec la pire ou la troisième.
Avec le recul, elle est même carrément rigolote, mais j'aurai quand même versé une larme dessus avant de continuer à taper sur mon p'tit clavier.
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Un soir, comme ça, je reviens du bureau, je reviens du boulot.
Je demande à ma femme des nouvelles de sa mère qui devait voir son cardiologue.
Oui, ma belle-mère. Je l'ai détestée, puis adorée, c'est quand elle est morte que j'ai vraiment compris à quel point je l'aimais. Heureusement que nous étions vraiment en très bons termes lorsqu'elle est partie, mais n'anticipons pas.
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Je disais donc : je reviens du bureau. Je savais que ma belle-mère adorée Maria devait passer une visite de contrôle.
Je demande donc à ma femme unique et préférée ce qu'a dit le cardiologue.
Ma femme unique et préférée répond tranquillement ceci :
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« Ah... le médecin a dit qu'elle n'en avait plus que pour trois mois au maximum et que...
- QUOI ??? »
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(deuxième pire peur de ma vie)
« elle n'en a plus que pour trois mois au maximum ... la pile de son pacemaker : il va falloir rapidement la remplacer ».
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Maria a survécu - heureusement - bien plus de trois mois après la deuxième pire trouille de ma vie : la pile de son appareil avait été dûment remplacée.
Elle est partie plusieurs années après, à 96 ans, juste après avoir partagé ma joie de retrouver une nouvelle mission à Nantes.
Il a fallu qu'elle parte pour que je comprenne à quel point j'y étais attaché, probablement plus qu'à ma propre mère.

maria

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